Terminé les aristos du langage qui disent qu’en littérature
le ‘JE’ est à bannir. Terminé le roman d’anticipation, terminé les romans où l’amour
est toujours érotisé. Mon erre à moi ( j’ai le droit de dire je ) c’est
Virginie Despentes et Grégoire Bouillier. Cette
fois la littérature ne me fera pas fuir les années 80, les années 90, la
nostalgie. Elle ne me fera pas fuir la France, m’envoler pour les USA ou pour Hong-Kong,
ni pourchasser une ONG pour un boulot ou pour me sentir ‘exister’. Bouillier
est chez moi à temps plein dans mon lit depuis 24 heures. Son Dossier est
lourd, je suis le juge d’instruction et il y a matière à procès, énorme pour "Monsieur Gicle". Mais je suis scrupuleuse, je ne lâche pas le ibook. Pas de livre
physique, ça y est, moi aussi j’y suis, capable de cette paresse à tout
dématérialiser. Je suis l’oreille de la chips du bistrot, et je me tais, j’écoute, note, vérifie les références, ne m’y attarde pas, regarde grossir les
ailes malines du réciteur de vie. Autopsie du désir intellectuel, autopsie de l’idéal,
autopsie du héros ( quel héros êtes-vous ?), autopsie de l’amour, du
miasme, de la mort, autopsie de la mécanique du réel, autopsie de l’imaginaire (un
rectangle de soleil sur un mur derrière une fenêtre dans un bureau), autopsie
de la paupérisation intellectuelle, autopsie du consumérisme, autopsie de l’entreprise, autopsie du M.
Toutefois il faut le dire Bouillier est le Produit, ce qu’il raconte il le
vend. Son cerveau est à 16.90€ en ligne. Touchant, brillant, énervant.
Indispensable.
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