vendredi 6 janvier 2012

Philip Roth l'humiliation

La plupart du temps j'ai l'impression de disparaitre. A chaque fois un roman me rattrape, m'accroche, me remet les vertèbres en place. Peut-être que plus le narrateur est malheureux moins je le suis après l'avoir lu.
J’aurais souhaité rencontrer Philip Roth, boire un verre par hasard avec lui dans un bar. Discuter. Je n'ai pas écrit baiser. Avec son écriture j'ai toujours une impression d'inachevé. Qu'il me manque encore des pièces du puzzle.
Avec lui, l’intensité de la simplicité du cœur ne s’annonce jamais, elle est là. Le rabaissement, et que ce titre est désolant. Traduction française de ‘The humbling’ qui signifie l’humiliation. Ce n’est pas de rabaissement qu’il s’agit mais d’humiliation qu’il décide de s’infliger. Sous deux prétextes, l’un sa croyance de ne plus savoir jouer, l’autre une femme lesbienne qu’il aime par défaut. Je veux dire par défaut comme on peut dire par hasard. Il peut sans contrainte décider de ne plus jouer et ce n’est pas vraiment le propos du roman. Le propos est de dire qu’il est devenu un homme fasciné par une femme qui n’est pas vraiment intelligente et ne l'aime pas. Roth psychologue déprimé ou l’envie d’un idéal qui ne convient pas. Il évoque si subtilement cet espoir idiot amoureux qu’il va faire échouer. Il n'évoque pas tout ce qui est heureux à observer, à vivre. Mais il m'a laissé ainsi.