vendredi 13 juillet 2012

Un blog (peut) servir aussi à se plaindre ...

'Bon dieu' que j'aime me plaindre par écrit (aussi). Plainte va vers ce salaud d'écrivain Don Delillo. Je venais à peine de terminer un cadeau bien étrange, celui de ' Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines ' de Jack Kerouac et William S. Burroughs, qui m'avait beaucoup plu. Je m'étais imaginée être un de ces types à New-York pendant la guerre à me demander si j'allais prendre un rafiot, n'importe lequel, juste pour voyager même si c'était la guerre de l'autre côté. Et je me suis retrouvée scotchée dans le futur ou le présent je ne suis plus certaine. Dans une limo avec un jeune homme complétement perché, persuadé qu'il pouvait acheter une chapelle et l'installer dans son appartement de plus de 1000 m². Il était persuadé qu'une coupe de cheveux est un objectif aussi important que le taux du yen. Le cynisme de De Lillo, cette image de postmoderne visionnaire ou d'escroc littéraire m'est juste tombée dessus comme une massue. Alors il faut se plaindre de (futilement) découvrir tard quelqu'un qui vous plait. J'ai adoré. Parfaitement traduit, donc parfaitement écrit, poétique, interrogatif, dessinant une architecture complète de notre délire avec l'argent symbole 'gagnant' contre le match avec notre peur du temps, de la mort. Caricature de la démocratie, drôle, sexuellement drôle, surréaliste. Les surréalistes ne sont pas morts. Don Delillo non plus. Cosmopolis le roman. A lire.